SFRSoulagement au sein de l’état major d’Altice France ! Assez gourmand dans ses acquisitions faites au fil de l’eau, Altice France (propriété de Patrick Drahi) était quelque peu embourbé dans une situation financière précaire. Pas moins de 24 milliards d’euros de dettes dont les échéances étaient de plus en plus pressantes : 5,8 milliards en 2027 et 10,6 milliards en 2028. SFR, machine à cash du groupe, fait état de résultats en berne, trimestre après trimestre et les diverses cessions réalisées ces derniers mois ne rapportent pas autant qu’espéré  : 1,55Md€ récupérés avec la vente du pôle médias (au nouveau meilleur ami de Donald Trump, Rodolphe Saadé, propriétaire de CMA-CGM), 70% de ses datacenters pour 764 millions d’euros et 950 millions pour la vente de sa participation dans La Poste Mobile, (rachetée par Bouygues).

Malgré ces récentes ventes, dont Patrick Drahi ne voulait pas partager les recettes avec ses créanciers, la situation restait tendue avec l’augmentation continue des taux d’intérêts sur les marchés financiers.

Après un premier revers, Patrick Drahi a donc réussi son pari : faire abandonner une partie des dettes. Et pas des moindre ! 8,5 milliards d’euros sont tout bonnement effacés. La dette du groupe redescend à un niveau soutenable de 15,5Md€ (un peu moins de 4x son EBITDA). En échange, Patrick Drahi accepte d’abandonner 45% du capital de son groupe mais conserve néanmoins le contrôle. Un mal pour un bien.

La maturité de la dette (son échéance) remonte à 6,1 ans (contre 3,1 ans avant la renégociation) et surtout, les prochaines grosses échéances sont repoussées entre 2028 et 2033. Les taux d’intérêts augmentent cependant, étant désormais à 7,125%.

Altice France a donc un peu plus de latitude pour explorer de nouvelles possibilités. Déjà redonner à SFR un véritable élan commercial (même si les investissements sont toujours là et que les réseaux fibre et mobile sont de qualité). Participer à la consolidation du marché français ? Rien n’est moins sûr dans la mesure ou SFR est désormais plutôt une proie qu’un chasseur. Faire aussi un point sur ce qu’il reste du groupe : SFR, SFR Business, RMC Sport, XPFibre, Intelcia et ERT Technologies. Une énième revue de portefeuille à venir ? Une fusion des différents opérateurs de réseaux fibre en France aurait un intérêt certain.

Les prochains moins seront intéressants à suivre dans la mesure ou les nouveaux actionnaires d’Altice France souhaiteront enfin récolter les fruits de leurs investissements…