Numericable prépare son entrée en bourse

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Esteban
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Message par Esteban » jeu. 19 sept. 2013, 11:24

Héhéhé :)
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Maxximum
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Message par Maxximum » jeu. 19 sept. 2013, 11:46

La section la plus interessante du point de vue technique est celle ci me semble - t-il :
au 30 juin 2013, le réseau du Groupe desservait
9,9 millions (soit environ 35 % des foyers français), dont environ 5,0 millions de foyers desservis par le réseau FTTB / équipé en EuroDocsis 3.0, environ 3,5 millions de foyers desservis par le réseau équipé en EuroDocsis 2.0 et 1,4 million de foyers desservis par le réseau standard en câble coaxial (ce dernier ne disposant pas de capacité bidirectionnelle et étant par conséquent limité aux services de télévision). Le Groupe prévoit d’augmenter le nombre de foyers connectés par FTTB/EuroDocsis 3.0 de 300 000 à 400 000 foyers d’ici fin 2013 et a l’intention de faire passer l’intégralité de ses 3,5 millions de prises compatible triple-play non encore rénovées en technologie EuroDocsis 3.0 d’ ici fin 2016.

Voir la Section 6.6.4«Investissements réseau récents et planifiés» du présent document de base. Plus de 85 % du réseau global du Groupe en termes de foyers desservis est équipé en technologie EuroDocsis 2.0 ou EuroDocsis 3.0 au 30 juin 2013. En outre, 85 % des foyers connectés au réseau du Groupe bénéficient d’une fréquence de 862 MHz (c'est-à-dire qu’ils sont aptes pour les offres triple-play).

La portion du réseau du Groupe déjà modernisée en FTTB et qui utilise la technologie EuroDocsis 3.0 offre actuellement une vitesse de téléchargement allant jusqu’à 200 Mbps, qui correspond à la vitesse la plus rapide disponible en France à grande échelle, et qui permet aux clients du Groupe de connecter plusieurs appareils simultanément (tels qu’ordinateurs, télévisions, tablettes tactiles et smartphones) sans détériorer la qualité du signal de télévision.

Le Groupe estime que cette vitesse de téléchargement et ses flux séparés pour la télévision et pour Internet lui confèrent un avantage sur ses concurrents.

En outre, cette portion du réseau du Groupe est potentiellement
susceptible de supporter des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 400 Mbps avec des dépenses d’investissement limitées pour le Groupe
Je trouve que NC est toujours aussi flou avec la notion de fibre. (et quand c’est flou c’est qu’il y a un loup, non ?)

Déjà utiliser le terme de FTTB au lieu de FTLB est étonnant.

Ensuite, l’amalgame entre Docsis 3.0 et débits > 100 M/b est aussi surprenant. De nombreuses zones étant basculées en Docsis 3.0 avec un débit plafonné à 30 M/B tant qu’une transformation d’amplis vers fibre ne sera pas faite sur le terrain.

Du coup on ne sait plus trop comprendre les données . :roll:

Encore quelques infos intéressantes, sur la tailles des "poches" qui sont desservies par les noeuds optiques :
Les abonnés du segment B2C se connectent au réseau via une connexion en câble coaxial depuis un des nœuds du Groupe. En moyenne, environ 1000 foyers (pour la portion du réseau équipé en EuroDocsis 2.0) et 200 foyers (pour la portion du réseau équipé en EuroDocsis 3.0) sont desservis par un des 40 000 nœuds optiques (environ) du réseau du Groupe.

Sur la portion du réseau équipé en EuroDocsis 3.0, environ 43 % des foyers sont situés à moins de 100 mètres de la connexion fibre en moyenne (avec moins de 100 foyers par nœud en moyenne), environ 16 % des foyers sont situés à moins de 200 mètres de la connexion fibre en moyenne (avec entre 100 et 500 foyers par nœud en moyenne) et environ 41 % des foyers sont situés à moins de 300 mètres de la connexion fibre en moyenne (avec plus de 500 foyers par nœud en moyenne).
On peut en déduire en extrapolant ceci (dites moi si vous êtes en phase) :
- Zone 20 et 30 Mb/s (hors Docsis 3.0) : 1000 foyers par nœuds optiques
- Zone 30 Mb/s (41 %) : distance avec le nœud entre 200 et 300 mètres, 500 foyers par nœuds
- Zone 100 Mb/s (16 %) :distance avec le nœud entre 100 et 200 mètres, entre 100 et 500 foyers par nœuds optiques,
- Zone 200 Mb/s (43 %) : distance avec le nœud <100 mètres, environ 100 foyers par nœuds optiques
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Esteban
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Message par Esteban » jeu. 19 sept. 2013, 12:39

Je pense que le terme fibre est à oublier puisque de nombreuses technologies différentes peuvent être utilisées pour rénover le réseau.

De plus, une zone en Docsis 3.0 est amenée à être basculée en 100 ou 200 mégas dans un futur assez proche.

Pour tes chiffres, je pense que les prises 200 sont très largement sur-estimées et les prises 100 sont sous-estimées.
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moukique
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Message par moukique » jeu. 19 sept. 2013, 13:49

je pense de tout ça:numericable en bourse:vivendi se separe de sfr:canal(vivendi) bloque canal serie,sa doit sentir le mariage.
power plus family 54.90;2 forfaits sosh 19.90;basic offert.

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Message par Esteban » jeu. 19 sept. 2013, 13:58

Les timings ne sont pas les bons.

Numericable en bourse, c'est d'ici la fin de l'année.

SFR en Bourse, c'est pas avant la mi-2015...
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imarco
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Message par imarco » ven. 20 sept. 2013, 09:50

Numericable fait un premier pas vers la Bourse
(Les Echos, La Tribune, le Figaro) Cinvent et Carlyle vont enfin pouvoir sortir en partie de Numericable. Le câblo-opérateur dans lequel ces fonds d'investissement ont placé leur argent entre 2005 et 2008 devrait entrer en Bourse en novembre. Le groupe a publié son document de base hier et attend le visa de l'Autorité des marchés financiers. Numericable ne dévoile ni l'agenda de l'introduction ni le montant qu'il compte lever, même s'il est probable qu'il tournera autour de 1 MdEUR, ce qui en ferait la plus grosse introduction à Paris depuis 2007. Eric Denoyer, son PDG, a toutefois lâché que le flottant serait compris entre 20 et 40 % et que l'opération inclurait une petite augmentation de capital, comprise entre 200 et 250 MEUR. Le groupe pourrait valoir plus de 5 MdEUR, avec une dette nette de 2,7 MdEUR. Une partie de l'argent retiré de la Bourse servira à alléger le poids de la dette, afin qu'elle ne pèse plus que quatre fois l’Ebitda. Ce ratio reste élevé, mais Eric Denoyer explique que les profits vont croître au cours des trois prochaines années, rendant le fardeau de la dette supportable. « La guerre des prix de 2010 est finie », a-t-il expliqué, montrant la courbe du revenu moyen par foyer orientée à la hausse. « La croissance de notre CA sera comprise entre 2 et 5% par an et le profit opérationnel progressera encore plus vite », prêche-t-il. Eric Denoyer a également promis une « accélération des investissements » en 2014-2016, avec une enveloppe de 220 à 230 MEUR étalée sur trois ans pour raccorder 8,5 millions de foyers en fibre optique - en plus des 300 MEUR injectés dans le réseau chaque année. Cela permettra de recruter de nouveaux abonnés, espère-t-il. Dans la course aux clients, Numericable va devoir galoper pour ne pas décevoir.

NUMERICABLE : Un câblo-opérateur construit par assemblage
(Les Echos) Numericable est l'oeuvre de Patrick Drahi, un investisseur français basé à l'étranger, qui a construit et assemblé de toutes pièces l'unique câblo-opérateur français de taille significative. Quand le plafond maximal de 8 millions d'abonnés par câblo-opérateur sur le territoire français a sauté, en 2003, il a saisi l'opportunité. Avec son fonds d'investissement Altice, il s'est associé à Cinven dans le fonds Ypso France, qui a racheté en 2005 les activités câble de France Télécom, TDF et NC Numericable. L'expansion s'est poursuivie en 2006, avec Est Vidéocommunication, Coditel, UPC, Noos. Par ailleurs, en 2007, Altice et Cinven ont acquis séparément Completel, doté d'un réseau national en fibre optique. Parallèlement à ces travaux de bâtisseur, le groupe aux deux sociétés sœurs a commencé à déployer de la fibre optique pour les particuliers, il a signé des contrats en marque blanche avec Darty, Bouygues et Auchan, qui ont été plus dynamiques que Numericable dans le recrutement d'abonnés, et il a lancé l'an dernier LaBox, le dernier cri technologique des boîtiers « triple play ». L'incertitude sur la propriété juridique de quelques tronçons (de réseau) fait peser un risque financier sur Numericable. En 2008, Orange a révisé les conditions de location de ses fourreaux, dans lesquels passe le câble. Quant aux collectivités, Numericable a proposé à 33 municipalités d'opérer leur réseau, en échange d'un transfert de propriété.
Bouygues Fibre
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jnq
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Message par jnq » ven. 20 sept. 2013, 10:01

Source pcimpact de ce matin :

La bourse ou la vie

Les entrées et sorties en bourse se multiplient ces derniers temps. D'un côté, Dell compte accroître son indépendance, et BlackBerry pourrait bien en faire de même. De l'autre, des sociétés comme Criteo et Twitter ont officialisé leur future entrée en bourse, et SFR pourrait bien en faire de même d'ici peu sitôt sa séparation avec Vivendi réalisée. Numericable, de son côté, prépare sa mutation.

Le câblo-opérateur, présent dans la plupart des grandes villes françaises (et belges) et roi du très haut débit dans l'Hexagone, va donc à la fois fusionner avec Completel, connu des entreprises, et entrer en bourse. Le but est ainsi de créer un groupe capable d'être présent à la fois sur le marché grand public et professionnel, et de dominer le très haut débit fixe. Numericable couvre près de 10 millions de foyers et une très grande partie peut déjà profiter de débits au-delà des 100 Mb/s. Un atout que ne peut se prévaloir la concurrence.
La FTTH, le VDSL2 et l'économie française, ses principaux ennemis

Dans son document, la société précise néanmoins que « le déploiement de réseaux de fibre optique et/ou VDSL2 par les concurrents du Groupe pourrait réduire et, in fine, supprimer l’écart entre la vitesse et la puissance du réseau en fibre optique/câble du Groupe comparé aux réseaux DSL de ses principaux concurrents ». Une remarque logique et peu surprenante mais qui ne sera réelle que dans les mois voire années à venir. Numericable note aussi que ses concurrents sont globalement plus puissants. L'opérateur cible en particulier Orange, qui dispose, du fait de son passé, d'infrastructures inégalables.

Le câblo-opérateur fait de plus remarquer sa dépendance à la France et à son économie. « Une mauvaise performance de l’économie française (...) pourrait avoir un impact négatif direct sur les habitudes de dépenses des consommateurs ainsi que sur les entreprises (...). Une telle mauvaise performance pourrait rendre la captation de nouveaux abonnés et clients par le Groupe plus difficile, augmenter la probabilité que certains abonnés ou clients du Groupe réduisent le niveau des services souscrits ou résilient leurs souscriptions et rendre plus difficile le maintien par le Groupe de son ARPU ou de ses prix B2B aux niveaux actuels. »

Améliorer et rénover le réseau

Aujourd'hui, Numericable est détenu à 37,47 % par Carlyle, à 37,47 % par Cinven, à 24,06 % par Altice et à 1 % par Fiberman. Les trois premiers nommés détiennent aussi Completel, ce qui facilite le rapprochement. L'entrée en bourse bouleverserait évidemment ces différentes parts. Selon Eric Denoyer, le PDG du groupe, entre 20 et 40 % du capital partirait en bourse, ce qui devrait représenter plusieurs centaines de millions d'euros, ce qui valorisera le groupe à plusieurs milliards d'euros. D'après une source qui s'est confiée à notre confrère BFM Business, Carlyle et Cinven lâcheront du lest, tandis qu'Altice se maintiendra voire se renforcera au sein du groupe.

Notez que Numericable ne devrait pas profiter de son introduction en bourse pour fortement réduire sa dette, tout au plus d'une façon négligeable. Cette dernière s'élève à environ 3 milliards d'euros et les centaines de millions d'euros captés en bourse serviront prioritairement à l'investissement. Entre 220 et 230 millions d’euros pour la période 2014 à 2016 seront par exemple dépensés pour passer le réseau en EuroDocsis 3.0 (200 Mb/s) et dans le projet DSP 92. Rajoutons que 300 millions d'euros seront aussi investis hors rénovation du réseau.
Le 200 Mb/s pour tous, et bientôt du 400 Mb/s, voire du 1 Gb/s ?

Sachez aussi que l'opérateur assure qu'il a l'intention de passer d'ici 2016 un maximum de foyers en EuroDocsis 3.0, c'est-à-dire avec des débits d'au moins 200 Mb/s. Numericable ne cache d'ailleurs pas que les débits pourraient augmenter dans le futur, ceci sans donner de date. La société estime ainsi que son réseau « est susceptible de supporter des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 400 Mbps moyennant des dépenses d’investissement limitées pour le Groupe, et, à plus long terme et moyennant des dépenses d’investissements supplémentaires, pourrait potentiellement supporter des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 1 Gbps ».

Numericable précise qu'au 30 juin 2013, près d'un tiers (34 %) des décodeurs déployés par la société utilisaient EuroDocsis 3.0 (200 Mb/s), tandis que 51 % sont encore en EuroDocsis 2.0B (100 Mb/s) et 14 % en EuroDocsis 2.0 (30 Mb/s). Si l'on en croit l'opérateur, passer au 400 Mb/s ne devrait donc pas être un gros problème, moyennant quelques euros d'investissement par prise. Sachant que les concurrents ont tous commencé à accroître leurs débits en FTTH, certains officiellement, d'autres plus officieusement, il ne serait pas étonnant que le câblo-opérateur réplique d'ici les prochains mois.

Numericable craint de devoir un jour ouvrir son réseau à la concurrence

Il est aussi intéressant de noter qu'en page 30 du document, Numericable n'exclut pas la possibilité qu'il soit « tenu d’accorder à ses concurrents un accès à son réseau de fibre optique selon des conditions à déterminer ». Une ouverture qui nuirait à ses affaires, mais qui lui serait imposée par l'ARCEP. Ce n'est toutefois qu'un scénario possible, et en aucun cas à l'heure actuelle ce dernier est crédible.

Mais Numericable estime que si, pour le moment, seul Orange est qualifié comme opérateur exerçant une influence significative sur le marché, rien ne dit que dans un futur plus ou moins proche, Numericable ne sera pas lui-même concerné à son tour. « Si le Groupe devait être soumis à des réglementations relativement plus contraignantes que ses concurrents, ce qui n’est actuellement pas le cas, cela pourrait avoir un effet défavorable significatif sur son activité, ses résultats d’exploitation ou sa situation financière » craint-on.
Mais il reste optimiste pour ses finances

Enfin, concernant les objectifs du groupe, sachez qu'il compte gagner entre 250 et 300 000 clients (particuliers) entre le 30 juin 2013 et fin 2016. Grâce à la génération du 200 Mb/s (ou plus), Numericable espère d'ailleurs voir son chiffre d’affaires croître entre 2 % et 5 % par an entre 2013 et 2016.

Ces chiffres peuvent paraître faibles au premier abord, et pourtant, ils sont bien supérieurs à ceux constatés ces dernières années, l'entreprise étant plutôt la reine de la stabilité, avec un chiffre d'affaires en baisse de 0,3 % en 2012 par rapport à 2011, et en hausse de 1,1 % entre le premier semestre 2012 et le même semestre en 2013. Tabler sur une croissance entre 2 et 5 % est donc un signe d'optimisme de la part de l'opérateur.

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Message par imarco » lun. 23 sept. 2013, 14:17

FOCUS DU JOUR – INTRODUCTION DE NUMERICABLE : bonne ou mauvaise idée ? (Source: Aurel)



Sur le papier, l’IPO de Numericable est tentante pour le gérant d’actif, frustré par les performances boursières d’Orange, Vivendi ou Bouygues ces dernières années, seulement partiellement compensée par le succès d’Iliad, dont le lancement de l’offre mobile a dopé la conquête de clients dans la partie fixe, la vache à lait du groupe de Xavier Niel.

Numericable a l’atout indéniable de faire partie d’un secteur à la mode : le britannique Virgin Media s’est fait croqué par Liberty Global pour 23,3mrds $ en début d’année, le même Liberty Global s’est invité au capital de Ziggo et détient désormais 28,5% du néerlandais, Vodafone rachète actuellement Kabel Deutschland pour 7,7mrds d’euros. En résumé, le M&A bouleverse actuellement les cartes du segment des câblo-opérateurs européens et donc le secteur télécoms dans son ensemble.

Avec les opérateurs non-européens qui s’intéressent au Vieux continent en raison des valorisations basses, de la volonté de Bruxelles d’aller progressivement vers un marchés des télécoms unifié, de l’arrivée de la 4G qui pourrait stimuler les prix, de tentatives de concentration dans le mobile (Irlande, Allemagne) et de nombreux autres arguments, le secteur des télécoms occupe le devant de la scène. Mais les opérateurs traditionnels suscitent encore un intérêt modéré, en raison de la stagnation économique en Europe, des investissements à consentir dans un contexte de concurrence vive et de baisse des prix.


Dans ce paysage, les câblo-opérateurs bénéficient d’une arme redoutable : la visibilité. Visibilité des cash-flows, visibilité de l’enveloppe consacrée aux investissements. Visibilité et régularité car la hausse de leur taux de pénétration est en effet prévisible : l’accès à l’internet très haut débit, spécialité des câblo-opérateurs auparavant focalisé sur la télévision, ira croissant. Or, il est tentant pour les géants du secteur de se rapprocher de ces acteurs, afin d’élargir l’offre proposée. En Allemagne par exemple, le rachat de Kabel Deutschland par Vodafone répond à cet impératif, celui de coupler des offres mobiles à du fixe. En France, Numericable est le leader du très haut débit fixe, avec 1,3 million d’abonnés, soit les trois quarts du marché.

Sur le papier donc, le groupe a des atouts pour séduire les investisseurs. Mais en creusant un peu, le câblo-opérateur présente également divers risques, dont ses concurrents étrangers ne sont pas affublés.

Tout d’abord, le principal atout de Numericable est également une faiblesse. L’IPO semble clairement représenter un second choix. En effet, les fonds de private equity actionnaires du groupe privilégiaient la piste d’un rapprochement avec un opérateur en place, SFR dans l’idéal, mais ce dernier n’y est pas favorable dans l’immédiat. En s’introduisant en bourse, il est cependant probable que le marché va continuer à bruire de cette rumeur, celle d’un adossement avec SFR, voire avec Bouygues Télécom. Ce qui pourrait soutenir le titre dans un premier temps. Mais dans un second temps, différents risques peuvent réduire l’intérêt de l’ « equity story » et souligner que l’IPO est en fait un choix contraint.

Premièrement, à fin juin, le groupe présente une dette de 3mrds d’euros. Si la valorisation du groupe s’approche de la fourchette haute, c'est-à-dire 6mrds d’euros, la moitié sera ainsi imputée à la dette. Une dette pas évidente à réduire car elle atteignait déjà ce niveau en 2011 et en 2012. Certes, une fois l’IPO passée, Numericable pourra utiliser une partie du produit récolté pour la réduire, mais à la marge seulement. Certes également, le groupe a renoué avec la croissance, dans le bas de la fourchette des câblo-opérateurs européens mais la progression du taux de marge d’EBITDA montre que la rentabilité est bien orientée. Mais si la concurrence se renforce, ce qui est probable, le marché pourrait s’inquiéter du niveau de levier financier. Si les 4 principaux opérateurs sont concentrés sur le mobile et l’internet fixe à haut débit, l’accélération dans le très haut débit fixe va peu à peu s’imposer à eux comme une nécessité absolue. D’une part car le développement des usages requiert une vitesse toujours supérieure (qui n’a jamais expérimenté une coupure ou des débits décevants sur l’ADSL ?) et d’autre part parce qu’il s’agit d’une volonté politique, aussi bien au niveau national qu’européen. En juillet, Orange et Free ont par exemple signé un accord sur le déploiement par Free de réseaux en fibre optique utilisant les infrastructures d’Orange. Quant à la technologie VDSL 2, elle fait l’objet d’un intérêt croissant des opérateurs, qui y voit une solution pour augmenter les débits. Si le réseau de Numericable est concurrencé en vitesse par les nouveaux réseaux de fibre optique et/ou VDSL 2, la conquête de nouveaux clients deviendra plus compliquée.

Mais ce n’est pas le seul risque mentionné dans le document de base de 380 pages remis à l’AMF. Au total, il y a 28 pages détaillant tous les risques auxquels la société fait face. Ce qui n’a rien d’inhabituel dans le cas d’une IPO, tous les risques, même les plus improbables étant mentionnés. Mais au-delà du risque concurrentiel, d’autres difficultés attirent l’attention.

Si la concurrence se renforce et que l’environnement économique se détériore, il est inconfortable de détenir des actions d’une société dont le goodwill représente la moitié du bilan. A fin juin, les écarts d’acquisition s’élèvent à 1,46mrd d’euros, auxquels il faut rajouter 301m d’euros d’autres immobilisations incorporelles. Numericable est également sujet à des risques judiciaires, notamment une enquête de Bruxelles pour aides d’Etat qui pourrait lui coûter cher si la Commission Européenne estime que l’avantage économique procurée par la cession d’infrastructures publiques, opérée entre 2003 et 2006, n’est pas conforme aux règles de l’UE.

Enfin, d’autres incertitudes réduisent l’attrait de Numericable. Contrairement à Ziggo ou Kabel Deutschland, il ne faut pas escompter le versement d’un dividende avant au moins 2 ans. Et quel sera l’attitude des actionnaires, Cinven, Carlyle et Altice ? De quelle durée sera le lock-up ?

Pour conclure, si le groupe est valorisé aux environ de 9 ou 10 fois son EBITDA attendu cette année, c'est-à-dire aux mêmes niveaux que les autres câblo-opérateurs européens, la plus grande prudence sera de mise. La spéculation actuelle dans le secteur pourrait attirer les investisseurs mais Numericable mériterait clairement une décote au regard des nombreux facteurs de risque présents sur le dossier.
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Message par Esteban » mar. 15 oct. 2013, 09:27

Salut à tous,

pour info, Numericable Group a commencé à rencontrer différents investisseurs afin de lancer son entrée en bourse.

Il s'agirait de la plus grosse IPO depuis 2007.

Il semblerait que les parts détenues par Carlyle et Civen baissent mais que Patrick Drahi, via Altice, se renforce dans le capital.

La mise en bourse de Numericable est désormais pressentie d'ici un petit mois.
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jnq
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Message par jnq » jeu. 24 oct. 2013, 19:40

Numericable valorisé entre 6 et 7 milliards d'euros.

http://www.01net.com/editorial/606220/s ... ds-deuros/#

Et nous abonnés combien valons nous ?

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