beIN Sports
Dans une interview au Figaro (édition papier du 15/09), Yousef al-Obaidly, le président de beIN Sports France, a déclaré que beIN Sports avait dépassé les 3,5 millions d’abonnés. Il est revenu sur les futurs droits de Ligue 1 : "C'est le droit le plus important (...) Le foot français reste au cœur de notre stratégie et nous espérons conserver ces droits. Mais nous verrons à quelles conditions", pour lui : "Bien sûr nous préférerions que la LFP lance son appel d'offres le plus tard possible. Car sinon cela va créer une incertitude chez les abonnés".
Mais : "Le marché est devenu plus compliqué avec l'arrivée de SFR qui a alloué d'importants montants financiers provenant de ses activités télécoms dans les médias et les contenus sportif (…) Nous sommes préparés à cette compétition mais nous devons aussi être rationnels dans notre manière de participer aux enchères".
Il n’envisage par d’accord avec Canal+ et Orange pour candidater aux futurs droits, mais : "Si l’équilibre change, nous serons ouverts à toutes les discussions".
Concernant l’accord avec Canal+ et qui a été refusé par l’Autorité de la concurrence : "nous avions envisagé de signer un accord de distribution exclusive avec Canal+ mais l’Autorité de la concurrence s’y est opposée. Nous avons donc abandonné l’idée. C’est du passé et moi je regarde l’avenir".
Si beIN Sports n’obtient pas des droits sur la Ligue 1, il devra chercher un nouveau modèle et se chercher un allié. 3,5 millions de clients, cela se monnaye…
Canal+ et le cinéma
Au cœur de l’été, Orange et Canal+ ont enfin trouvé un accord qui va permettre à Orange de distribuer directement Canal+. Cela va impliquer une perte du chiffre d’affaire pour Canal+ et donc avoir un impact sur le financement du cinéma français, car les obligations de Canal+ sont basées sur un pourcentage du chiffre d'affaires de la chaîne cryptée et de ses abonnements : si les abonnements baissent, le financement baisse.
Le milieu du cinéma ne devrait pas réagir favorablement s’il y a un transfert massif des abonnés Canal vers les offres Orange. A moins que Canal+ en profite pour remettre en cause la chronologie des médias et obtienne des délais plus courts de diffusion des films après leurs sorties en salle.
Canal+ va chercher à obtenir un peu plus de souplesse avec les organisations du cinéma comme il en a obtenu après l’avis de l’Autorité de la Concurrence publié fin juin, qui lui en a accordé mais seulement sur le cinéma américain. Même si SFR, beIN Sports, Netflix ou Amazon ont permis une très sérieuse concurrence au monopole qu'était Canal+, il reste encore trop influant sur le cinéma français et l’ADLC en a tenu compte. Les nouvelles règles édictées par l'ADCL s’éteindront le 31 décembre 2019.

Que va faire Canal+ de ces nouvelles règles ?