Parts de marché dans l'ADSL, la Fibre Optique et le mobile

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hammett
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Message par hammett » jeu. 12 juin 2014, 16:43

Bouygues Telecom vient de présenter son plan de relance qui s’accompagne d’un plan de licenciements de 1516 personnes soit 16% des effectifs. Bouygues devrait faire des annonces concernant le prix des offres Fibre et annonce (enfin) un plan de dégroupage massif d’ici fin 2015. Bouygues se met en position d’avoir un ARPU faible et de conquête de clients à tout prix.

Le quotidien Les Echos (12/06) relate que les discussions se poursuivraient entre Bouygues et Orange : "Les discussions ne sont pas à l’arrêt, assure-t-on du côté d’Orange. Elles se seraient même transformées, assure aux « Echos » une source proche du dossier. Alors que Martin Bouygues souhaitait monter au capital d’Orange, Stéphane Richard envisagerait plutôt de racheter Bouygues Telecom en cash, avec l’aide d’un autre opérateur télécoms - Iliad, fortement intéressé par le réseau et les fréquences de Bouygues.".

De son coté, Olivier Roussat - le pédégé de Bouygues Telecom – que les discussions "n’ont pas abouti", Bouygues Telecom veut mettre en place ce plan afin de "se donner les moyens d’assurer son avenir de façon autonome". C’est au niveau de Martin Bouygues que cela se décide. Pour plus de détails : "aller demander au septième étage" du siège de la maison-mère, (où se trouve le bureau de Martin Bouygues) (La Tribune, 11/06)

Du coté d’Orange, le secrétaire général aujourd’hui Pierre Louette a déclaré que : "Il n'y a pas d'accord, de montage, qui aurait été trouvé (…) Les discussions n'ont pas abouti (…) si on regardait quoi que ce soit, ce serait toujours avec le souci de la création de valeur pour Orange", (Le Figaro, 12/06).

Les discussions n’ont pas abouti (pour le moment ?), mais les discussions sont-elles closes ? Dans l’attente et au prix d’un lourd sacrifice, Bouygues va essayer de se relancer. En espérant pour Bouygues que cela ne soit pas du quitte ou double. Si ce plan réussit, très bien, si il ne change rien, Bouygues perdra de la valeur.

hammett
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Message par hammett » lun. 16 juin 2014, 07:57

Le retour à trois opérateurs mobiles en France fait maintenant quasiment l’unanimité. Ainsi au cours d’un colloque organisé par le quotidien Les Echos, diverses voix se sont fait entendre sur le sujet. C’est La Tribune (12/06) qui relate.

L’Autorité De La Concurrence
Pour son président : "Il n'y a pas de corrélation absolue entre le nombre d'opérateurs et la concurrence. Il n'y a pas de chiffre magique. Ce sont la qualité et les incitations des acteurs qui comptent (...) La question n'est pas de savoir si la consolidation est désirable, mais si elle est inéluctable, comment bien l'accompagner".
Bref, il s’agit d’être pragmatique et d’organiser le marché pour qu’il y ait concurrence. La présence d’un Free "renforcé" étant gage de cette concurrence sur les prix.

Pour rappel, Bruno Lasserre (Le Figaro, 08/03) le Président de l'Autorité De La Concurrence était revenu sur le cadre réglementaire d'un rachat de SFR. Il y fixait quelques règles. Le passage de quatre à trois opérateurs n'était pas tabou : "L'Autorité se prononcera au vu du dossier - et des remèdes proposés - qui lui sera soumis..
L'ADLC examinera les questions suivantes : "le pouvoir de marché acquis par l'entreprise fusionnée lui permet-il d'augmenter les prix au détriment des consommateurs, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises ? Existe-t-il des possibilités de riposte du côté des autres acteurs du marché ? Quels sont les effets de l'opération sur les incitations à innover et à investir de la nouvelle entité et de ses concurrents ? Ensuite, nous regarderons les effets coordonnés: la fusion peut-elle briser la dynamique concurrentielle dans le mobile mais aussi dans les marchés adjacents, la téléphonie fixe et même les médias. Les deux offres peuvent avoir des conséquences sur les médias."

L’ARCEP
Pour son président, il n’y a : "bien sûr pas de nombre d'or (...) prendre des précautions pour que la baisse des prix reste un acquis réel (et à prévoir) la réversibilité si le marché concentré se révélait insuffisamment concurrentiel (...) L'arrivée de Free dans le mobile a permis de casser la rente des opérateurs qui était improductive en matière d'investissement puisqu'ils avaient été mis en demeure sur leurs engagements de déploiement de la 3G".

Le Ministre de l’Economie
Arnaud Montebourg : "Le retour à trois opérateurs est inéluctable (...) Notre position est claire et ferme : nous militons pour ce retour à trois opérateurs. Mais l'emploi ne doit pas être une variable d'ajustement. Il y a d'autres solutions que des plans sociaux chez Bouygues Telecom, elles sont sur la table (...) Je laisse le soin aux dirigeants des entreprises concernées de peser le pour et le contre. Il n'y a pas qu'Orange. Il y a aussi Free. Avec Bouygues Telecom, ils pourraient s'entendre enfin, plutôt que de s'autodétruire".
Le Ministre louant même le rôle de Free en flattant "la bête" : "si Free se maintient, il serait le Maverick [non-conformiste], le vilain petit canard, il jouerait un rôle productif et intelligent".

Orange
Pour le Directeur Financier d’Orange : "Orange ne peut agir seul, nous sommes le seul à ne pouvoir faire des choses seuls. Ce serait tellement plus simple si les deux plus petits (comprendre Free et Bouygues NDLR) faisaient les choses ensemble ! Nous ne pouvons être leader ou la seule partie prenante".
Au nom d’une complexité (mais pas impossibilité) anti-concurrentielle au niveau Européen, Orange pourrait accompagner un acheteur. Et dans ce rôle, il n'y a que Free ?

Le rachat de SFR et Virgin Mobile par Numericable a fait bouger les lignes et le PIF pourrait encore connaitre un épisode de consolidation, d'autant que Bouygues est le dernier gros morceau. Ensuite ce sera terminé. A ce jour Bouygues n'est pas vendeur, mais tout l'environnement est prêt. Yalta est là...

hammett
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Message par hammett » mer. 18 juin 2014, 07:54

Dans le cadre de rachat de SFR par Numericable, il y a dans la corbeille de la mariée SFR une filiale de SFR qui détient quasiment un monopole sur l’Ile de La Réunion, SRR.
C’est l’occasion de faire un petit point sur le marché des télécoms dans les DOM-COM et plus spécifiquement sur celui de l’Ile de la Réunion.
D’abord, quelques généralités et un point sur Altice, la holding de P.Drahi, qui vient de racheter SFR et qui détient Numericable. Demain, un point sur SRR. Globalement, c'est un domaine très peu documenté.

Généralités
Premiers chiffres. L’ARCEP dénombre 2,768 millions de cartes SIM dans les DOM. Les forfaits représentent 1,362 million soit 49,2% du marché et le prépayé 1,406 million soit 50,79%. Contrairement à la Métropole, le prépayé y est donc majoritaire, alors qu’il ne représente que 18,6% du marché dans l’hexagone.

L’ARCEP recense comme Opérateurs de réseaux mobiles outre-mer : opérateurs disposant de ressources en fréquences dans les départements et collectivités d'outre-mer (Orange Caraïbe, Orange Réunion, Société Réunionnaise du Radiotéléphone (SRR), Digicel AFG, SAS SPM, Dauphin Telecom, Outremer Telecom). Digicel est l’ex Bouygues Telecom Caraïbes.

Orange et SFR ne donnent pas de chiffres spécifiques sur les DOM et COM. La clarté ne serait pas de trop. Bouygues n’est plus présent et Free n’est pas présent, car il n'y dispose pas de licences.
A fin 2011, Orange Caraïbes comptait de 560 000 à 570 000 clients mobiles.

Altice
Alors qu’Altice vient de racheter SFR et Virgin Mobile, le groupe est déjà bien présent dans les DOM-COM.
Le 7 juin 2013, il a racheté Outremer Télécom pour 360 millions d'euros. C’est le principal opérateur alternatif des DOM-COM, avec 16% du marché. Présent en Martinique, Guadeloupe, Guyane, à la Réunion et à Mayotte, Outremer est actif à la fois dans l'accès internet, le téléphone fixe et mobile.

Altice détenait déjà sur place les câblo-opérateurs Martinique TV Cable et World Satellite Guadeloupe, qu'il avait racheté pour 17 millions d'euros en 2008.

A fin 2012, Outremer Telecom, c’était 385 000 clients sur le mobile, 83 000 en téléphonie fixe et 57 000 sur internet en haut débit. Le Cable, c’est 12 000 clients en haut débit.

Comme avec le câble en Métropole, Altice s'est fait la spécialité de racheter de multiples petits opérateurs et de les agréger afin d'en faire une grosse marque qui compte. La construction est lente, mais efficace.

Sources : BfmTv (06/2013), Ariase (04/2014), Challenges (04/2014), France Guyane (04/2014), Actusmédia (10/2011), Domtom-adsl (02/2014), Caribmag (07/2013).

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Message par hammett » jeu. 19 juin 2014, 07:55

Dans le cadre de rachat de SFR par Numericable, il y a dans la corbeille de la mariée SFR une filiale de SFR qui détient quasiment un monopole sur l’Ile de La Réunion.
C’est l’occasion de faire un point sur le marché des télécoms dans les DOM-COM et aujourd’hui plus spécifiquement sur celui de l’Ile de la Réunion

Téléphonie Mobile
Sur l'île de La Réunion et à Mayotte, le marché du mobile se concentre autour de trois opérateurs principaux : Orange, Altice (IZI et Only), et Vivendi (Mediaserv et SRR). Orange détient 33% (+/- 353 000 clients) du marché du mobile, SRR 56% (+/- 600 000 clients) et Only 11% (/+- 118 000 clients).

Avec ce rachat le nouvel ensemble détiendrait 67% du marché. Un vrai monopole (pour lequel SRR a été condamné plusieurs fois) que ne devrait pas laisser passer l’Autorité De La Concurrence. Mediaserv devrait rester dans le giron de Canal+ et pourrait récupérer ce que pourrait céder Altice pour faire passer le rachat de SRR.

Canal Plus, ne voulant pas se laisser distancer, a racheté Mediaserv (28 000 abonnés à la Réunion et 90 000 sur l’ensemble des DOM) qui se présente comme le 2ème fournisseur d'accès Internet des départements d'outre-mer derrière Orange. Puis en octobre 2013, Altice s'est approprié l'opérateur télécom Mobius qui commercialise la marque Izi (24 000 abonnés Internet).

Le haut débit
Orange reste loin devant avec 75.000 abonnés, pour 48.000 à SRR au 31 décembre 2013 (36 000 à fin 2012), 18 000 à Numericable-Only et 18 000 pour Numericable-Izi.

Après la fusion, l'ensemble SRR-Only-Izi va représenter 86.000 abonnés Internet soit 11.000 seulement de plus qu'Orange. Zeop revendique 10 000 clients et pourrait s’allier à Canal+-Mediaserv et ses 28 000 clients.

Autre chiffre concernant la télévision payante, Canal+ Caraïbes compte 275 000 clients sur l’ensemble des DOM-COM dont 125 000 à La Réunion. MediaServ comptait 62 000 clients internet sur les Caraïbes en juillet 2013

Sources : BfmTv (06/2013), Ariase (04/2014), Challenges (04/2014), France Guyane (04/2014), Actusmédia (10/2011), Domtom-adsl (02/2014), Caribmag (07/2013).

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Message par hammett » ven. 20 juin 2014, 07:57

Au cours d’un colloque organisé par le quotidien Les Echos et que relate La Tribune (12/06), l’Autorité De La Concurrence et l’ARCEP sont revenus sur les conditions d’extinction de l’accord d’itinérance. Chacun se refile la patate chaude.

Pour appel, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis en mars 2013 (Communiqué de presse, l’avis) sur le sujet et Bouygues Télécom vient d’attaquer l’ARCEP devant le Conseil d’Etat, Bouygues dénonce le manque de clarté de la sortie de l’itinérance 3G qui lie Orange et Free.
Parallèlement, L’ARCEP vient également d’ouvrir une enquête concernant le déploiement de son réseau mobile 3G : "L'Autorité a décidé l'ouverture d'une enquête afin de s'assurer que Free Mobile met en œuvre tous les moyens nécessaires à l'atteinte de son obligation et d'évaluer la réalité d'éventuels obstacles au déploiement".

Pour l’ARCEP, le contrat d’itinérance 3G entre Orange et Free est un accord de droit privé et n’est pas de son ressort. Pour le régulateur, sa seule mission est de vérifier que Free est dans les clous sur la couverture tel que prévue dans sa licence.

Pour L’autorité De La Concurrence, il s’agit de savoir si la concurrence n’est pas faussée par l’itinérance. Elle a donnée des grandes lignes pour en sortir, mais l’intendance doit être assurée par l’ARCEP : "L'ARCEP peut mettre en demeure Free. Nous regrettons que rien n'ait été fait depuis notre avis. On aurait pu prendre au mot Free et demander la mise en extinction progressive par plaques, dans les régions réputées couvertes (par le réseau propre de Free Mobile NDLR). Ce n'est pas le rôle de l'Autorité de la concurrence, c'est un travail de régulation". Ambiance, ambiance...

L’ARCEP a rappelé qu’elle n’avait toujours pas le pouvoir de sanction (c'est en attente de publication des décrets d'application) depuis que le Conseil d’Etat lui a interdit il y a un an et donc qu’elle ne peut sanctionner Free. Dans l'attente, elle "vérifie que Free est bien sur une trajectoire d'investissement pour tenir ses obligations de couverture de 75% de la population à une échéance très proche, janvier 2015 : c'est demain matin", ajoutant : "A ce stade, on ne sent pas d'enthousiasme à accélérer le calendrier (d'extinction de l'itinérance) chez l'opérateur qui en tire des revenus significatifs (...)Dès 2015, il faudra regarder dans le détail cette extinction par plaque à partir de 2016 ou 2018".

L’itinérance pourrait rapporter à Orange entre 500 et 700 millions par an, soit entre 3,5 et 4,9 milliards sur 7 ans.

Voilà qui ne devrait pas trop brusquer Orange qui déclarait par la voix de Stéphane Richard : "une première fenêtre début 2015" qui va s’ouvrir, mais cette cela va prendre du temps : "On est en train de parler de migration de millions de gens qui se servent quotidiennement de leur téléphone, donc ça ne se fait pas du jour au lendemain. Ce sont des évolutions qui se font sur plus d'un an".

Le sujet devrait alimenter la chronique lors de ses prochains mois. Tout le planning mis en place peut aussi bouger : si Bouygues est vendu, nul doute que Free récupérera des fréquences, un réseau, des antennes, etc...Il sera alors temps d'aménager le calendrier.

hammett
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Message par hammett » lun. 23 juin 2014, 07:41

Brèves du sport business et des médias - N° 74
Canal+ vient de perdre son procès contre beIn Sports. Pour rappel, il y a un an, Canal+ avait attaqué BeIN Sports pour « concurrence déloyale » et l’audience devant le Tribunal de Commerce s’était déroulée au mois de mars dernier. Canal+ demandait 300 millions d’euros de dommages à BeIn Sports, en estimant avoir perdu 187 000 abonnés par la faute de la chaine. De son coté, beIN Sports avait demandé 66 millions d’euros de dommages pour dénigrement de son image.

Conclusion, le juge du Tribunal de Commerce a débouté Canal+, selon Bfm tv(18/06) la chaîne a été condamnée à payer 100.000 euros de frais de procédure. Selon les attendus du jugement :
"Canal Plus n'a pas caractérisé l'existence d'un acte de concurrence déloyale constitutif d'une faute (...) Canal Plus ne démontre pas que le prix d'abonnement à BeIN Sports est anormalement bas par rapport aux prix du marché (au contraire) ce prix est en adéquation avec les prix observés sur le marché (...)
Canal Plus ne démontre pas que l'entrée de BeIn Sports sur le marché ait entraîné un renchérissement du prix d'acquisition des droits (Vivendi a) investi des sommes nettement plus importantes que beIN Sports (...)
BeIN Sports a moins investi qu'Orange (...) l'entrée de BeIN Sports n'a pas eu d'impact sur le pourcentage de droits dont dispose Canal Plus dans les meilleures affiches de Ligue 1 (70%), de ligue des champions, du Top 14 de rugby, ou de Premier League britannique
".

Bref, Canal+ n’est pas spécialement bien placé pour la jouer cosette et investit également de fortes sommes pour les droits du foot et du rugby.

"Nous sommes satisfaits de cette décision qui légitime notre politique commerciale et conforte beIN Sports dans son rôle d’animation de la concurrence sur le marché de la télévision payante", a déclaré beIN Sports France dans un communiqué.

Canal+ va-t-il faire appel ? La suite au prochain numéro. Mais comme Canal+ a gardé les lots premiums de la ligue 1 et l’exclusivité des droits du Top 14, il peut aussi penser que le principal est acquis et que la fuite de clients ne se produira pas.

hammett
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Message par hammett » mar. 24 juin 2014, 07:50

Achètera ou achètera pas, tel est la question ! En tout cas, c’est celle que se pose Orange sur un rachat de Bouygues Télécom – si celui-ci est vendeur bien sur –
En France, l’Autorité De La Concurrence, l’ARCEP et le Ministère de l’Economie sont pour à conditions de respecter un marché concurrentiel, sous-entendu que Free deviennent plus puissant. (La Tribune, 12/06).

De son coté, Orange soupèse le pour et le contre.

Pour
- Ne pas laisser l’initiative à Free,
- Augmenter ses parts de marché dans le fixe (potentiellement 48,6%) et le mobile (potentiellement 48,7%),
- Éliminer un concurrent,
- Absorber un personnel jeune et compétent,
- Récupérer un réseau et des fréquences,
- Stopper la guerre des prix,
- Terminer la consolidation du marché hexagonal en y jouant le rôle pivot.

Contre
- Examen par Bruxelles, car Orange réalise moins des deux tiers de son chiffre d'affaires en France,
- Examen minutieux par Bruxelles du respect des règles concurrentielles,
- Remèdes importants pour respecter ces règles, dont revente d’une grosse partie du réseau et de fréquences à des Mvno, mais plus surement à Free en absence de Mvno forts,
- Risque de renforcer un concurrent.

Conditions et remèdes européens en Allemagne
Selon le quotidien La Tribune (17/06), Orange attend la décision de la Commission Européenne au sujet du rachat d'E-Plus (la filiale allemande de KPN) par Telefonica Deutschland pour 8,6 milliards d’euros. La décision est attendue pour le 10 juillet. Celle-ci devrait donner les conditions et remèdes afin de respecter les règles concurrentielles d'un passage de quatre à trois opérateurs.
Pour un membre du Comité Exécutif d’Orange : "On attend de voir la décision sur l'Allemagne avant de bouger». La dead-line est "la fin juillet : après, si on n'a pas trouvé le bon schéma, on pose les stylos".

Conditions et remèdes européens en Irlande et en Autriche
La Commission Européenne vient de donner son accord au rachat de Telefonica Ireland (quatrième opérateur) par Hutchison (deuxième opérateur) pour 850 millions d’euros. C’est assorti de fortes conditions sur le maintien de la concurrence.
La nouvelle entité fusionnée s'est engagée à laisser entrer dans les mois à venir deux opérateurs virtuels (Mvno) - dont un avant même que le deal ne soit officiellement conclu - avec l'obligation de leur céder jusqu'à 30 % des capacités de son réseau. Enfin Hutchison a promis de poursuivre le partage de réseau existant avec Eircom, le troisième réseau de téléphonie mobile.
Ces conditions sont directement inspirées de celles qui avaient prévalu en décembre 2012 lors du feu vert au rachat d'Orange Autriche par Hutchison.

La voie européenne est compliquée mais pas irréalisable. En attendant, Bouygues Telecom veut mettre en place son plan de relance afin de "se donner les moyens d’assurer son avenir de façon autonome" (La Tribune, 11/06).

hammett
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Message par hammett » mer. 25 juin 2014, 08:11

L’accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom va-t-il aller au bout ? Le quotidien Les Echos (25/06) annonce que l’ARCEP aurait rendu un avis négatif sur certains aspects de cet accord.

De quoi s’agit-il ?
En janvier dernier, SFR et Bouygues Telecom ont signé un accord de mutualisation (Le Figaro, 31/01), cet accord prévoit "la création d'une la création d'une société ad-hoc commune, qui gèrera le patrimoine des sites radio mis en commun », d'autre part « la prestation de service de RAN-sharing que se rendront mutuellement les opérateurs en 2G, 3G et 4G sur le territoire partagé".

Depuis, SFR a été racheté par Numericable et Bouygues n’est plus très chaud pour travailler avec SFR et serait tenté par un rapprochement avec Orange. Ce dernier a attaqué cet accord devant l’Autorité De La Concurrence (Les Echos, 30/04) car il craignait que "Bouygues et SFR aillent plus loin que ce qui a été annoncé, et qu’ils partagent leurs fréquences, notamment les précieuses fréquences 800 MHz permettant de couvrir de vastes zones en 4G".

Orange demandait donc que l’application de cet accord soit suspendue en attendant les réponses de l’ARCEP sur cet accord et l’avis de l’ADLC concernant le rachat de SFR par Numericable. Suite à cette saisine, l’ADLC a demandé son avis à l’ARCEP, qui vient donc de répondre.

La position de l’ARCEP
Le régulateur aurait répondu que la mutualisation des réseaux n’était pas un problème. A ce sujet l’ADLC avait également donné son accord pour une mutualisation des zones non-denses.

Ce qui pose un problème serait l’itinérance 4G de SFR sur le réseau de Bouygues, car cela ne serait pas prévu par les régulateurs. Selon Les Echos : "L’accord SFR/Bouygues est dès lors sur la sellette : l’Autorité de la concurrence pourrait prendre des " mesures conservatoires", c’est-à-dire suspendre les travaux de mutualisation. Elle pourrait aussi se donner le temps d’examiner le sujet au fond. Mais les deux opérateurs, risquant une grosse amende, pourraient geler leur projet par prudence".

Pour l’ARCEP : "(SFR) disposera d’un avantage trop important par rapport aux autres opérateurs qui ont lourdement investi dans leur réseau". On comprend un peu mieux pourquoi SFR fait du surplace sur ses investissements dans la 4G : " Au 1er juin, l’opérateur avait mis en service 1.675 sites, soit à peine plus que Free (1.380), et quatre à cinq fois moins que Bouygues Telecom (6.083) et Orange (6.393)".

Quelles suites ?
Reste à connaitre la position de SFR et celle de Bouygues. L’autorité De La Concurrence pourrait rendre son avis sur la saisine d’Orange au mois de septembre. De son coté SFR attend une réponse sur le rachat par Numericable au mois de novembre. En tout état de cause, si cet accord de mutualisation était détricoté, cela serait une possibilité supplémentaire offerte à un rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange.

La consolidation n'est pas un long fleuve tranquille. A suivre...

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Message par Maxximum » mer. 25 juin 2014, 09:44

Il y a quelque chose qui me chagrine avec cet article.

L'accord de mutualisation entre SFR et Bytel est intelligent à la base. Mais depuis le début de cette affaire, il est clairement connu, que l'Autorité de la Concurrence ne laisserai jamais passé une mutualisation des fréquences.

Donc si cet article dit vrai, pourquoi diable sont-ils allés dessus ? Il y a quelque chose qui m'échappe.
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hammett
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Message par hammett » jeu. 26 juin 2014, 07:39

Faudra en savoir un peu plus, mais comme le secteur est en pleine consolidation, cela ne coûte rien d'essayer de toute façon.

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